Le 24h00 :
une autre manière de penser...
Oui, pour le 24h00, c’est une autre manière de penser, une autre manière d’aborder la course.
Là on ne va pas d’un point « A » pour aller à un point « B » en sachant la distance avant de départ qu’il y aura à faire entre les deux points (10 km, 21 km, 42,195 km, etc…), mais on est sur une boucle de 1 km par exemple et sur une durée de 24h00. Le kilométrage que l’on va faire on ne le connaitra pas au départ, on le saura qu’à la fin des 24h00…
Dans la tête la seule distance qui compte, c’est un tour = 1 km… et chaque tour fera augmenter notre compteur kilométrique et ainsi de suite. Il n’y a pas de lassitude car à chaque fois qu’on se lance sur un tour c’est pour le « bien » de notre propre score kilométrique. La motivation est toujours de faire un tour de plus…
Pour moi, le premier défi personnel sur un premier 24h00, n’est pas la distance que l’on souhaite faire, mais de RESTER 24H00 SUR LE CIRCUIT ! Combien de coureurs viennent avec lit de camp, duvet et tout le confort pour dormir !… mais un 24h00 dure 24h00 et on doit rester sur le circuit durant 24h00… on court, on marche, on discute, on mange en marchant (éventuellement) mais c’est bien de rester sur le circuit. Les kilomètres se font sur le circuit et non dans son duvet !!!
Un marathon c’est 42,195 km et pas 41 km, un 100 km ce n’est pas 95 km, un 10 km pas 9, etc…
Après un premier 24h00, on peut commencer à penser kilométrage et essayer de perforer un peu plus que sur le premier et tirant les leçons et comportement de son premier 24h00.
Bon, c’est vrais aussi que j’ai souvent fait des 24h00 comme entrainement ou sortie longue. Je faisais 50 km, mangeais et dormais une bonne nuit et refaisais 50 km le matin. Cela me faisait 100 km dans le WE sans me « fracasser » musculairement comme pourrait le faire une épreuve de 100 km même si on le faisait « cool ».
LE MANS - Course horaire de 24 heures - France - Juin 2002
Tour de chauffe !
Ayant prévu de faire la Désert Cup en cette fin d'année 2002, j'ai voulu me tester sur une course longue au niveau horaire, le but étant d'observer mon comportement sur une épreuve sans dormir et de tester ma nourriture. Mon choix s'est porté pour un premier essai sur les deux tours de cadran, et c'est en juin au cours du Night'n day sur le circuit Bugati du Mans que j'ai pu me tester grandeur nature.
Comme par hasard, pour un test, j'ai vraiment été servi, car même les conditions atmosphériques étaient de la partie et c'est avec une chaleur terrible que le départ fut donné à 15h00 sur ce circuit sans un coin d'ombre. Pas un brin de vent, plus qu'une chaleur désertique, une sensation de courir dans de l'eau bouillante. Heureusement que des points d'eau avaient été installés sur le circuit tous les kilomètres.
Donc toutes les conditions étaient réunies pour bien me tester dans des conditions extrêmes. Et à ma grande surprise, je me suis retrouvé en tête de la course au bout de 3 heures d'effort. Drôle de sensation que de se retrouver en tête d'une course d'autant que c'était pour moi une première, un élément nouveau de plus à gérer. Non seulement je ne savais pas trop comment gérer mon effort pour aller au bout sans dormir, la nourriture, cette place, bref pas de quoi s'ennuyer au niveau de la gamberge.
Je dois l'avouer cela me plaisait bien. Et c'est sans problèmes particuliers que je vis avec bonheur la nuit tomber et par conséquent la fraîcheur, mais pas avant 23h00, car le bitume du circuit avait retenu la chaleur.
Mais il y avait un inconvénient pour moi sur ce circuit, c'était sa déclivité, car il ne faut pas oublier qu'il est plus fait pour les motos que pour les coureurs à pied.
Un de mes genoux à la longue n'a pas apprécié du tout ces virages relevés et la pression que ceux-ci exerçaient sur le ménisque interne, plus particulièrement celui de ma jambe droite, m'a brisé net dans mon élan. Ce fut un moment terrible pour moi quand, à 4H00 du matin j'ai dû m'arrêter en disant aux organisateurs que je m'arrêtais pour blessure alors que j'étais toujours en tête.
Durs moments que ceux qui allaient suivre. Un ami kiné, me fit quelques massages avec une pommade gel, et un médecin me donna un anti-douleur. Les heures qui suivirent se passèrent à tourner en rond dans les stands.
A 7h00 du matin, je suis allé prendre un petit déjeuner avec mon ami kiné et cela me changea bien l'esprit. Mais de retour au stand, bis repetita. C'est alors, qu'à 9h00 comme cela, en me baladant dans les stands je suis allé voir les classements, et surprise j'étais encore classé 10ème. A ce moment là je me suis dit "10ème c'est déjà bien pour un premier 24 heures" et quitte à tourner en rond dans les stands autant tourner sur le circuit.
Et je suis reparti comme cela en marchant tranquillement (44 min pour 4 km). Le tour suivant j'ai essayé de trottiner et ça allait, j'avais mal, mais supportable, puis par hasard à un point de ravitaillement en eau, je me suis mis de l'eau sur le genou et je pense que la réaction avec la pommade gel du kiné d’un effet vraiment très froid, m’a fait comme une légère anesthésie.
Et c'est comme cela en m'arrosant le genou tous les kilomètres que je me suis remis à courir et à remonter au classement jusqu'à la 4ème place. Pour finir au bout de ces 24 heures avec un total de 166 km malgré un arrêt d'environ 5 heures et de la marche contrainte.
En oubliant cet arrêt, ce fut un bon test pour moi en prévision de la Désert Cup et c'était bien là mon but. En me disant que je ne resterai pas sur ce résultat pour un 24 heures, car en fin de compte ce double tour d'horloge, j'avais bien aimé.
BRIVE - Championnat de France des 24 heures - France - Mai 2003
Mon troisième défi !
Pour tout coureur amateur, le fait de disputer un championnat de France reste un objectif et un événement qui fait date dans sa "carrière" de sportif. Après deux essais avortés sur 100 km (opérations des genoux et préparation à la Désert Cup), cette année j'avais inclus ce championnat des 24 heures dans mon programme.
Ayant gardé de bonnes impressions de mon premier essai sur cette épreuve l'année précédente au Mans (malgré mes soucis de genoux) c'est sans hésitation que j'ai choisi Brive. Par la même occasion essayer de réaliser ce troisième et dernier défi personnel que je m'étais fixé : celui de courir 200 km en 24 heures, me motivait d’autant plus !
Bref, ce jeudi 29 mai 2003 à 11h00, le départ était donné, sous une chaleur désertique qui nous promettait quelques gros coups de chaud et de beaux coups de soleil ! Heureusement que le parcours de ce championnat était vraiment agréable pour une boucle d'un kilomètre. Mi-bitume et mi-chemin, car celui-ci passait dans un parc où l'ombre des arbres était plus propice au pique-nique. Ainsi, pour nous, passer quelques secondes en dessous nous rafraîchissait un peu.
Mais quel départ ! Des fusées ! C'est là que l'on s'aperçoit que l'on se retrouve avec le haut niveau et on se demande ce que l'on fait sur ce parcours. Heureusement que tout le monde ne s'appelle pas Alain Prual, Loic Lebon et compagnie... J'ai pu discuter avec pas mal de concurrents durant ces premières heures ; et il fallait mieux y aller "cool" car la température de ce début d'après midi promettait d’en assommer plus d'un.
Heureusement la chaleur j'aime bien et ma petite expérience sur les raids désertiques comme la Mauritanienne Race 200 ou la Désert Cup, m'a aidé à gérer cette difficulté, bien qu'au bout de 4/5 heures de course, j'ai quand même eu quelques difficultés pour m'alimenter.
Le fait de passer devant la table de ravitaillement à chaque tour, nous incite à boire trop souvent et de cette manière l'estomac se remplit très vite et celui-ci une fois plein n'accepte plus grand chose de liquide ou solide. Donc à partir de ce moment j'ai décidé de rallonger mes intervalles de ravitaillement en solides et de les passer de 20 min à 1h30/2h et de ne boire que tout les 3/4 tours environ.
Navigant aux environs de la 20ème place pendant les 7/8 premières heures de course, je comptais sur la soirée et la nuit pour porter mon effort et ne pas m'arrêter.
Mais la nuit fut longue, car la lassitude de tourner en rond sur cette boucle d'un kilomètre était parfois pesante. Mais il y avait les "allez Gégé" quasiment à chaque tour du speaker de la course, un regard, un clin d'oeil à chaque passage et c'était reparti pour un tour. Mon but était ces 200 km et pas question de me reposer car je voulais absolument les faire et le fait de remonter petit à petit au classement m'encourageait à poursuivre. Quand ma fille m'annonça vers les 5 heures du matin que je venais de rentrer dans les dix premiers cela était pour moi une sacrée motivation pour aller au bout.
Mais tout d'un coup le "ciel m'est tombé sur le tête" un problème au ménisque vint encore me perturber et me donner un gros coup de blues, la douleur commençait à devenir assez forte et l'idée d'abandonner commença à me traverser l'esprit... Mais en passant devant ma fille à chaque tour, je me disais que je ne pouvais pas, elle qui avait souhaité venir m'aider aux ravitaillements et m'encourager. Avoir son enfant comme soutien, ça c'est une sacrée motivation, mon fils à Belvès, ma fille ici à Brive, on est plus fort en famille. C'est alors que je réduisais mon allure, faisais de plus en plus attention à chaque foulée à la manière de poser ma jambe, et en essayant d'oublier la douleur j'ai continué doucement comme cela pour aller au bout de mon défi.
Dès le début de la matinée le soutien du public, de plus en plus nombreux dans les 3 dernières heures de course pour encourager les coureurs, nous donna à tous un regain d'énergie.
A 10h59, le coup de feu nous annonça la dernière minute de course et c'est à ce moment là que j'ai vraiment décompressé. Cette minute c'est en marchant que je l'ai effectuée jusqu'à la pose du plomb d'un officiel pour marquer la distance finale exacte de ce 24 heures.
Et voilà, mon troisième défi était relevé : ce fut un immense soulagement et une grosse joie intérieure avec au final une 7ème place et 208 km parcourus. 7ème place qui se transformera en une 5ème place au classement FFA de ce championnat. Une belle place et une belle récompense pour tous les efforts consentis le soir à l'entraînement après le travail et les sacrifices de vie privée qu'imposent les courses d'ultra.
Un point important aussi pour moi que je retiendrai de cette course, c'est le fait d'avoir couru pendant toute la durée de l'épreuve sans prendre de repos et cela psychologiquement je pense que j'en tirerai profit sur les raids.
Et pour finir, bravo à toute l'équipe organisatrice de cette épreuve, qui me laissera de bons souvenirs. Un beau 24 heures à faire.
Quelques sorties longues !
Après j'ai effectué quelques 24h00 en entrainement : 45/50 km en début de course, puis repos et dodo et re 45/50 km en fin de course. Pour moi je trouve cette solution d'entrainement idéale pour faire du long sans se traumatisé. Bien préférable que de faire un 100 km 'cool" beaucoup trop usant à mon sens pour la même distance finale dans un WE.
ST FONS 2004
A gauche, avec Laurent Bruyère...
...et Yves Chomont (n°35) pour un final d'enfer... ou comment courir plus de 20 km alors qu'il pensait en faire que 2... !!!
VALLAURIS 2004
A gauche, une petite réunion de la "famille" UFO pour le passage du fanion "globe trotter" à Yves qui devait se charger de le faire tourner à Vallauris après qu'il ait pris quelques coups de chaud avec moi dans le Ténéré et la 555.
A droite, retrouvailles avec Christophe Médard (de dos, organisateur du RMV) et Philippe Verdier (organisateur de la NoFinishLine caché par Christophe). A nous 3 on vous en fait courir des km !
ST FONS 2005
Avec Pascal Pelardy pour un finsh à ne plus savoir où on a mal tellement le plaisir est immense, un grand moment pour moi d'avoir tiré Pascal pendant toute la fin de course...
GRAINVILLE 2005
Des petits tours au 24h00 de mon ami Serge Girard quelques semaines avant le départ de la Badwater.