Une épreuve n’existait plus en France depuis 25 années et qui correspondait bien à ma conception de l’ultra marathon dans le type d’effort que je voulais faire partager, faire connaitre aux autres. Certes, ce n’était pas dans le désert, on voyagerait un peu moins !… mais la gestion du temps qu’une telle épreuve impose, elle me correspondait bien. Cette épreuve est un 6 jours.

Un 6 jours… qu’est ce que c’est ?
On peut vraiment résumer simplement ce qu’est une épreuve de 6 jours. 6 jours, c’est 144 heures non stop, où l’on doit parcourir, selon ses moyens, le maximum de kilomètres sur un circuit d’un kilomètre environ en gérant son temps d’effort de course ou de marche et souvent les deux, son alimentation, ses soins, ses repos et son sommeil. Rien n’est imposé durant ces 144 heures, l’athlète est libre de faire ses kilomètres comme et quand il le souhaite. Une chose est sûre est que les kilomètres se font sur la piste et pas à dormir !



Mais 6 jours, du côté organisation, ce n’est pas une mince affaire. Si c’est 144 heures non stop pour les athlètes, ce l’est aussi pour l’organisation et même bien plus que 144 heures. On doit être tout le temps là pour les athlètes que ce soit au niveau du ravitaillement, de l’alimentation et cuisine, du staff médical, de la chronométrie, etc… bref, tout ce qui fait qu’une épreuve sportive peu tourner. Cela implique un grand nombre de bénévoles qui doivent rester des heures sur place en se relayant le mieux possible pour ne pas qu’il n’y ait de « trous » et de manque à chaque poste dédié. Voilà quel était mon défi pour organiser une telle épreuve.

Je profite de ces quelques lignes pour remercier tous les bénévoles qui se sont investis durant toutes ces années sur le 6 jours et Isabelle Chariot présidence du club l’ERA Antibes. Que ce soit pour une heure, deux, une journée, voir le 6 jours entier, vous avez tous participer à la « construction » de cette épreuve et que sans vous je n’aurai jamais pu réaliser et faire de ce 6 jours, le plus important du monde actuellement (http://www.6jours-de-france.fr/).
Alors un grand merci à vous tous…

Mais s’il avait fallu compter que sur la disponibilité et la fidélité des bénévoles cela aurait vraiment été trop simple. Certes, il a fallu des années pour construire une équipe de « choc » mais arriver à faire vivre une telle épreuve méconnue dans une commune cela n’a pas été simple non plus. La reconnaissance de l’ultra marathon est quasiment nulle au niveau médiatique et elle l'est encore plus au niveau des communes. La vision « administrative » est que nous sommes des marginaux sans grand intérêt pour une ville.
Mes relations avec les administrations n’ont pas toujours été simples. Des promesses j’en ai eu beaucoup, mais sans rien voir à l’arrivée, les aides et financements non plus, etc… il aura fallu que je m’expatrie de ma région pour trouver une commune et un Maire qui accueille cette manifestation avec intérêt et qui aide au développement de celle-ci. Je ne vais pas m’étendre plus sur toutes ces difficultés d’organisation. Je les aient détaillé sur plusieurs chapitres dans mon livre « Passionnément Ultra »*.

Discours de Michel Valla (Maire de Privas) avant le départ de la 12 è édition en 2017

Je tiens, comme j’ai pu le faire pour les bénévoles à remercier la ville de Privas en Ardèche et son Maire, Monsieur Michel Valla, de nous avoir donner la possibilité de grandir en tant que « grande » épreuve sportive internationale et d’avoir compris le message que l’on voulait faire passer au niveau du public en essayant d’offrir autre chose qu’une simple course à pieds, en nous ouvrant sur le Développement Durable entre autre et qu’il pouvait exister un lien entre les générations, le sport, la culture et à l’ouverture envers l’autre.

Maintenant après 12 éditions, je passe la main, je souhaite profiter de ma retraite et je suis heureux que ce soit mon ami Gérard Ségui, un ultra marathonien comme moi qui ait repris le flambeau et l’organisation de cette épreuve et toujours à Privas.

Si vous êtes « qu’un simple » coureur à pieds (ce n’est pas péjoratif), un marcheur, un marathonien, etc… que vous voulez découvrir une autre facette de cette discipline, n’hésitez pas à vous inscrire à cette épreuve, elle vous fera découvrir, j’en suis sûr, bien des choses, des sentiments, des ressentis, des moments d’émotion, des découvertes sur vous et de vos capacités que vous n’avez encore jamais ressentis en pratiquant votre discipline favorite.
Faites vivre encore longtemps le « 6 jours de France ».

*"Passionnément ULTRA" est paru !...
"115 kilos, et après"... le parcours de Gérard Cain
devenu un passionné d'ultramarathon.

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